Élever le niveau des débats autour d’un dénominateur commun : le Sénégal, c’est l’objectif que s’est fixé l’initiative citoyenne « Jog ngir Senegaal ». En conférence de presse ce jeudi 26 octobre, la plateforme dirigée par l’ancien ministre Amadou Tidiane Wone compte aller à la rencontre des candidats afin de débattre autour des programmes proposés par ces derniers.
La présidentielle de 2024 sera une élection décisive dans un contexte où, au Sénégal, « on note une remise en cause progressive du sentiment national au profit de replis identitaires, claniques ou partisans », constate l’ancien ministre Amadou Tidiane Wone. « Ce processus de détérioration du sentiment national est aggravé, voire suscité, par le morcellement de la classe politique sénégalaise et l’émiettement des forces vives au profit de structures partisanes, sans âmes ni visions, sans programmes et même, bien des fois, sans militants » poursuit-il. “L’urgence est donc de sauver le Sénégal, un pays en proie à la mal gouvernance, la corruption, la pauvreté”, estime-t-il.
Pour l’initiative citoyenne « Jog Ngir Senegal », l’urgence est d’aller en croisade contre « les cinq cavaliers de l’apocalypse de l’actuel régime » selon le commissaire Boubacar Sadio. Il s’agit, poursuit le membre de la plateforme, de lutter contre « la mal gouvernance qui est aujourd’hui érigée en élément paradigmatique de gestion des affaires publiques ». Le deuxième cavalier c’est « le recul démocratique » et pour le commissaire, « il y a suffisamment d’exemples pour illustrer » ce fait. Troisième cavalier, « le déni de justice ». « On assiste depuis des années à un chamboulement notoire de ce qui se passe au niveau de la justice. A la limite, je dirais qu’au Sénégal, il n’y a plus de faculté de sciences juridiques mais de spéculation juridique » poursuit le commissaire à la retraite. Le Sénégal devra aussi faire face à « l’impunité » selon Sadio Camara. Une impunité qui « est un moyen pour l’autorité politique de pouvoir soumettre certains afin d’avoir leur allégeance en fermant les yeux sur ce qu’ils font ». Cinquième cavalier auquel il faudra faire face, « l’absence d’éthique au Sénégal ». Un fait qui a « totalement déshumanisé l’homme politique ». Le Commissaire Sadio regrette qu’on en soit arrivé à avoir de la « haine » et à même « souhaiter la mort de l’adversaire politique ».
Retour aux valeurs
Face à ces maux, Jog Ngir Sénégal propose un retour aux valeurs comme « le respect et la promotion de l’État de droit, de la démocratie, des droits de l’Homme et la bonne gouvernance ». Ces réformes devront être portées par le prochain président du Sénégal. « Jog Ngir Senegal » dresse le profil de celui qui sera digne de mériter la confiance des Sénégalais. « Celui qui sortira vainqueur de cette élection devra faire la preuve de sa probité morale, ainsi que de ses compétences, pour sortir notre pays de la misère morale, économique et sociale », souligne Amadou Tidiane Wone.
Pour ce faire, l’initiative Citoyenne va dérouler un programme en prélude à la présidentielle. « Pour cela nous avons décidé, dans une démarche pro-active et inclusive, de nous engager de manière organisée dans le débat pré-électoral. Ensuite, et après validation de la liste des candidats à la Présidence de la République par le Conseil Constitutionnel, nous irons vers chaque candidat, pour prendre connaissance de son programme, pour ceux dont les publications ne permettent pas encore d’en avoir une connaissance précise. Ensuite, et au cours d’une série de conférences publiques, les candidats qui le souhaiteront pourront, dans un exercice de démocratie citoyenne, affronter des électeurs avisés qui vont challenger leurs prétentions et jauger de leurs aptitudes à mériter leurs suffrages. Si tous les candidats jouent le jeu, on devrait parvenir à élever le débat public, éclairer le choix des électeurs et aller aux urnes en toute connaissance de cause ».
« Jog Ngir Senegaal » promet enfin de soutenir le candidat qui sera à même de les convaincre.