Le premier entraîneur français vainqueur d’une Coupe d’Afrique des nations n’est pas surpris par la redistribution des cartes sur le continent. Il verrait bien l’Afrique du Sud, le Cap-Vert ou le Mali en finale.
Il faut sans doute avoir le flair et l’expérience de Claude Le Roy, 75 ans, pour ne pas s’étonner de l’hécatombe en cours à la Coupe d’Afrique des nations. L’Algérie, le Ghana et la Tunisie ont été éliminés dès la phase de groupes, le Sénégal, l’Egypte et le Maroc en huitièmes de finale. « Tout a explosé », résume l’ancien « sorcier blanc », premier entraîneur français vainqueur d’une CAN, en 1988 avec le Cameroun. En effet, aucun quart de finaliste n’avait atteint ce stade de la compétition lors de l’édition précédente, en 2022.
« Les Marocains ont commis beaucoup de fautes étonnantes pour eux, constate Claude Le Roy. Leur huitième de finale étant programmé le mardi 30 janvier, ils ont peut-être pensé que la route était dégagée. Au lieu de libérer les joueurs, cette opportunité a semblé les crisper. » Et l’Afrique du Sud en a profité (2-0), après qu’Achraf Hakimi a raté le penalty de l’égalisation à cinq minutes de la fin, alors que le score était encore de 1-0.
Les Bafana Bafana n’ont rien d’une surprise pour celui qui a dirigé cinq sélections africaines et avait cité trois outsiders avant le match d’ouverture : le Mali, le Cap-Vert et l’Afrique du Sud, donc. Avec une vingtaine de joueurs issus du championnat local, « structuré et cohérent », le pays titré en 1996 a constitué un groupe homogène, dirigé par un septuagénaire belge, Hugo Broos, qui connaît la recette : il était à la tête des Lions Indomptables du Cameroun, vainqueurs de la CAN en 2017.
Dans cette équipe, Le Roy cite le gardien, Ronwen Williams, qu’il considère comme le plus performant du tournoi. Il aura du travail en quart de finale face aux rapides attaquants du Cap-Vert, samedi 3 février. En particulier Ryan Mendes, passé par Le Havre et Lille en début de carrière, et buteur à deux reprises dans cette CAN. Le Roy, séduit, reconnaît que le sélectionneur Pedro Leitao Brito « sait mener un groupe » et a « une vraie identité de jeu ».
Le Nigeria a su s’adapter
Les Aigles du Mali, troisième coup de cœur de l’ancien manager du PSG, tenteront de stopper le retour en grâce de la Côte d’Ivoire, pays organisateur en souffrance, qualifié parmi les meilleurs troisièmes et qui a perdu en route son entraîneur, Jean-Louis Gasset, après la gifle au premier tour contre la Guinée équatoriale (0-4).
Avec la Côte d’Ivoire, le Nigeria est le dernier favori du tableau encore présent. L’équipe a bien réagi au forfait de Victor Boniface, révélation de la saison allemande avec le Bayer Leverkusen, qui devait former un duo d’attaque alléchant avec Victor Osimhen. Sans lui, les Super Eagles ont « adopté une autre organisation tactique », qui a finalement « rendu service ». Face à l’Angola, vendredi 2 février, le pays le plus peuplé du continent tentera de survivre à la mauvaise fortune des favoris.