L’Agent judiciaire de l’État (AJE) du Sénégal semble user d’une stratégie de temporisation dans l’affaire impliquant Ousmane Sonko, potentiel candidat à la présidentielle. Cette approche tactique pourrait avoir un impact direct sur la participation de Sonko à l’élection présidentielle, en raison de délais de procédure judiciaire coïncidant avec la clôture des candidatures.
Le 12 décembre dernier, le tribunal de grande instance de Dakar a annulé la décision de l’État sénégalais de radier Sonko des listes électorales, suite à une condamnation par contumace dans l’affaire Adji Sarr. Cette décision fait suite à une annulation similaire par la Cour suprême concernant un jugement de Ziguinchor, renvoyant l’affaire à Dakar.
Cependant, l’AJE, dirigé par Yoro Moussa Diallo, n’a pas encore introduit le pourvoi en cassation annoncé, malgré le délai de dix jours qui lui est imparti depuis la notification du jugement le 18 décembre. Cette lenteur contraste avec la rapidité d’action de l’AJE dans des affaires précédentes, notamment celle concernant l’ordonnance du juge de Ziguinchor pour la réintégration de Sonko sur les listes électorales.
Selon « Les Échos », il est probable que l’AJE attende jusqu’au dernier jour, le 26 décembre, pour déposer son recours. Ce timing coïncide avec la date limite pour le dépôt des candidatures au Conseil constitutionnel, rendant improbable que le jugement arrive à la Cour suprême avant le 29 décembre. Ainsi, l’avenir politique de Sonko se trouve dans une situation d’incertitude, son éligibilité étant suspendue à une course contre la montre judiciaire.
Des voix s’élèvent, notamment dans le camp de Sonko, accusant l’AJE de tactiques dilatoires visant à entraver la participation de Sonko à l’élection présidentielle.