Pierre Kayondo, âgé d’environ 70 ans selon les parties civiles, a vécu de longues années au Havre, dans le nord-ouest de la France. Il est suspecté de participation active au génocide de 1994 dans la région de Gitarama, dans le centre du Rwanda.
Pierre Kayondo faisait l’objet d’une information judiciaire depuis 2021. Les gendarmes français l’ont interpellé mardi et l’ont présenté le jour même au magistrat instructeur du Pôle parisien des crimes contre l’humanité, rapporte l’Agence France Presse.
À l’origine de l’affaire, une plainte du Collectif des parties civiles du Rwanda il y a deux ans. L’association qui traque depuis plus de vingt ans les génocidaires présumés en France, a retrouvé la trace de Pierre Kayondo au Havre, le port de Normandie, puis recueilli, au Rwanda, plusieurs témoignages établissant le rôle actif de cet ancien préfet et député, dans l’organisation des exterminations à Ruhango et à Tambwe, dans la préfecture de Gitarama.
Pierre Kayondo aurait constitué des groupes de miliciens interahamwe – les miliciens hutus, bras armés du génocide – mais aussi fourni des armes et participé à des réunions.
Considéré comme un irréductible du MRNDD, le parti du président Habyarimana au pouvoir, il aurait également eu des responsabilités dans la gestion de la radio Mille collines, qui appelait au meurtre des tutsis.
Pierre Kayondo fait partie de ces Rwandais jugés pour génocide sur le sol français au nom de la compétence universelle de la France, même si les parties civiles regrettent le retard pris par la justice française. Une trentaine de dossiers sont encore au stade de l’enquête.
À noter que la bande dessinée « Rwanda, à la poursuite des génocidaires », signée Thomas Zribi et Damien Roudeau, parue jeudi 21 octobre, en France, aborde le cas du préfet et député rwandais, Pierre Kayondo, sans le nommer.
Deux autres dossiers rwandais sont proches de leur dénouement, celui de l’ancien gendarme Philippe Hategekimana qui a fait appel de sa condamnation, en juin, à la réclusion à perpétuité. Et en novembre prochain, s’ouvre à Paris le procès du médecin rwandais Sosthène Munyemana.
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