Le 9 octobre 2023, un nouveau chapitre de la justice internationale s’ouvre à Bruxelles avec le procès de deux Rwandais, Pierre Basabose et Séraphin Twahirwa. Ces deux hommes sont accusés d’avoir contribué au génocide des Tutsi en 1994. Dans une tentative de faire face à cette sombre période de l’histoire, la Belgique organise ce qui est maintenant son sixième procès en vertu de la compétence universelle, mettant en lumière les crimes de guerre et les crimes de génocide présumés.
Pierre Basabose, un riche homme d’affaires avant le génocide, est soupçonné d’être un membre influent du MRND. Il est accusé d’avoir armé et financé des miliciens avant et pendant les massacres. Malgré une conclusion d’expertise psychiatrique indiquant qu’il souffre de démence sénile, il comparaît devant la cour. Séraphin Twahirwa, un autre Rwandais qui était un important chef de milice, est également sur le banc des accusés. Cet ancien militaire et entrepreneur prospère est poursuivi pour sa participation active aux massacres et pour des accusations de viol entre janvier et juillet 1994. Il est également accusé d’avoir financé les Interahamwe et fourni des armes.
Les deux hommes, qui sont également recherchés par la justice rwandaise, sont jugés en Belgique en vertu de la «compétence universelle» des tribunaux belges pour les crimes de droit international humanitaire commis à l’étranger. Si reconnus coupables, ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Une quinzaine de victimes se sont déjà portées parties civiles pour ce procès qui doit durer jusqu’en décembre, et quarante témoins en provenance du Rwanda sont attendus.
Ce procès marque le sixième du genre en Belgique en lien avec le génocide des Tutsis au Rwanda. Basabose et Twahirwa avaient été ciblés par des mandats d’arrêt internationaux émis par les autorités rwandaises, et étaient également dans le viseur du parquet fédéral belge. Les services de l’immigration avaient alerté le juge bruxellois sur leur profil suspect.