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Tribunal de Dakar : arrêté pour offre ou cession de drogue, un émigré accuse les agents de la police d’avoir vidé son compte Wave

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Domicilié à Ngor, le prévenu Bouna S. N. âgé de 53 ans a été attrait devant le prétoire du tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits d’offre ou cession de drogue en vue de la consommation personnelle. Pour ces motifs, il a écopé une peine d’emprisonnement de 6 mois ferme. 

Il résulte de l’économie des faits que les enquêteurs avaient reçu une information anonyme faisant état d’un trafic de drogue effectué par le prévenu. Ainsi, un élément infiltré l’a contacté pour faire une commande du produit prohibé. Sur ce, ils se sont donnés rendez-vous à la Médina. Quelque temps après, Ndiaye s’est présenté à bords d’un moto jakarta. C’est au moment de l’échange qu’il a été interpellé avec une plaquette de drogue communément appelée haschisch qu’il tentait de vendre au limier. Quand les enquêteurs lui ont demandé l’identité de son fournisseur, il avait déclaré l’avoir acquis auprès du franco-Malien qui est rentré en France. Il devait avoir un bénéfice de 400 mille de nos francs une fois la drogue vendue. Sur ces entrefaites, il a été placé en garde à vue et déféré au parquet. Après avoir bénéficié d’un retour de Parquet, le procureur l’a placé sous mandat de dépôt.

Jugé ce lundi 23 octobre 2023, Bouna S. Nd. a reconnu partiellement les faits. « J’ai fait 43 ans en France. Je suis revenu au Sénégal récemment. Je reconnais être un consommateur de drogue, mais pas un vendeur. Ce jour-là, j’avais acheté que 5 g de drogue haschisch à Ngor. Et les policiers m’ont interpellé à Ngor Virage plus précisément à la cité Biagui. Je ne connais pas la Médina puisque tout a changé pour moi au Sénégal », se dédouane-t-il.

Prenant la parole, le maître des poursuites lui rappelle ses propos tenus à l’enquête où il avait cité un fraco-Malien le nommé Abdourahmane Dramé. Et il avait clairement dit que c’est auprès de lui qu’il avait acheté cette drogue. « Je n’ai jamais dit cela », rétorque-t-il.

D’après le parquet, les agents de la police ont dit l’avoir arrêté à la Médina. Il rétorque  » Je n’ai jamais été à la Médina. Et lors de mon interrogation, j’ai fait l’objet de sévices et de violences à la police. Ils ont aussi volé mon argent qui se trouvait dans mon compte wave ».

Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public a souligné que l’utilisation de cette drogue est maintenant banalisée parce qu’il vous dit qu’il ignorait que c’était interdit. « La loi sénégalaise n’est pas celle française. Il devait se conformer à notre loi. Il doit être mis hors d’état de nuire », a déclaré le parquet qui requiert sa culpabilité assortie d’une peine de 4 ans de prison ferme.

Selon les avocats de la défense, Me Khadim Kébé estime que son client était juste là pour gérer les affaires d’héritage de son père pour une procédure de succession. « Mon client a reconnu qu’il fumait du cannabis. Il n’avait plus de réserve lorsqu’il est venu au mois de mars au Sénégal. Et il fallait qu’il aille sur le marché pour en procurer. Il était accompagné de son ami à Ngor, Ahmed et le Franco-Malien, son fournisseur. C’est une version qui tient la route qu’il nous a servie aujourd’hui », a plaidé la robe noire qui sollicite une disqualification des faits au bénéfice du doute.

Pour Me Fodé Ndiaye, le mis en cause est venu pour les obsèques de sa sœur décédée récemment et pour une procédure de succession pour l’héritage de son père. « Depuis le décès de son père en 2002, il n’est pas venu au Sénégal. Il y a deux thèses qui s’affrontent dans ce dossier. Celle des enquêteurs et du prévenu. Il y a un échec total de l’enquête parce qu’en aucun moment, il n’a pas parlé d’achat de drogue d’un montant de 400 mille francs cfa. Cela peut vous pousser vraiment à le relaxer au bénéfice du doute. Il vous a dit qu’il voulait acheter de la drogue, mais il vous dit qu’il ignorait que c’était interdit », a plaidé la robe noire qui demande la relaxe de son client au bénéfice du doute.

Finalement, le président de la séance en rendant son verdict a déclaré le prévenu coupable et disqualifie les faits en usage personnel avec 6 mois de prison ferme.

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