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Syndrome du 3e mandat, Macky Sall, la bataille de l’audimat !

Macky sall

Macky sall

Cité comme une démocratie référentielle en Afrique, le Sénégal est dans une logique d’entrer dans une impasse profonde de son histoire politique. L’Afrique risque-t-il de revenir à l’époque des présidents à vie et aux états à parti unique si cette tendance à ignorer le respect de la limitation des mandats n’est pas inversée.

Ce phénomène a des conséquences importantes puisque les mandats présidentiels les plus longs sont liés à une corruption accrue, à une réduction des droits civiques et à une plus grande fréquence des conflits. Toutefois, si le président Macky Sall ne renonce pas, le Sénégal serait-il une exception ? Alors qu’au lendemain de des affrontements meurtriers de la présidentielle de 2012, le président de la république s’est engagé à régler définitivement la question en ajoutant à la constitution la disposition selon laquelle « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». Interpelé sur la question dans un entretien en décembre 2021 par France 24, Macky sall avait cillement annoncé que « ce débat je le traiterais en temps voulu… je ne peux pas à trois de l’échéance satisfaire la curiosité de ceux qui n’ont ce de centre d’intérêt que l’élection ».

Aujourd’hui nous y voilà encore plonger avec cette nouvelle déclaration du président Sall soutenant que « on risquerait de virer des régimes tous les cinq ans et ça va être un éternel recommencement qui est contraire à l’idée du développement ». Ce qui exprime un itinéraire d’un ambitieux contrarié. Nous ne pouvons pas continuer dans cette logique où un président peut décider à tout moment réprimé nos institutions pour ses intérêts crypto-personnels. Il est temps que les sénégalais se réveillent et imposent des réformes institutionnelles avec des prérogatives solides pour faire respecter la volonté du peuple. Même après avoir levé les restrictions qui limitaient leurs mandats, les élus en place ont tout de même tendance à manipuler les résultats électoraux afin de rester au pouvoir.

Cela illustre la baisse de popularité de ces dirigeants et prouve que la motivation qui les pousse à prolonger leurs mandats est d’ordre personnel et non dans l’intérêt du service public au sens large. Cela souligne en outre que ce contournement n’est pas un fait isolé, mais fait partie intégrante d’un schéma plus général visant à saper l’état de droit et à affaiblir les institutions démocratiques. Le Sénégal risque de vivre le même cas de la Guinée Conakry si Macky Sall ne retrouve pas sa raison.  Pour éviter cette imposture intellectuelle qui dissimule des nouvelles formes de coup d’Etat constitutionnel ou électoral, il faut qu’il organise des élections libres et transparentes et partir en paix en 2024.

La meilleure façon de marquer son peuple s’est de partir avec honneur tout en expriment votre grandeur d’homme d’état patriote. Pour éviter une instabilité et des régressions du pays. Près de 40 % des 16 pays où les dirigeants ont contourné les limitations des mandats sont confrontés à des conflits, le même pourcentage que celui observé dans les huit pays où il n’y a pas de limitation des mandats en vigueur. Ce chiffre est à comparer à seulement sept pour cent dans les 14 pays où la limitation des mandats a été volontairement maintenue. En fait, les huit conflits internes ou politiques en cours en Afrique se déroulent dans des pays qui n’ont pas de limitation des mandats ou dans lesquels celle-ci n’a pas été respectée.

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