Vers un Sénégal de la Flexibilité et du Dialogue (Par Pape Alé Niang)
La situation politique et sociale au Sénégal suscite des inquiétudes légitimes, comme souligné par…
La situation politique et sociale au Sénégal suscite des inquiétudes légitimes, comme souligné par Alioune Tine dans son récent message. Au cœur de ces préoccupations se trouvent des enjeux cruciaux liés à la société civile, à la démocratie, aux droits de l’homme et à l’éducation, qui nécessitent une réflexion approfondie et des actions concertées.
La société civile, telle que décrite par Tine, est confrontée à un dilemme crucial. Une société civile silencieuse et docile peut passer inaperçue aux yeux des autorités, mais celle qui critique et dénonce les dérives du pouvoir peut être sujette à des tentatives de discrédit ou à des pressions. Le concept de « Gongo » souligne la prévalence de certaines organisations gouvernementales qui, au lieu de défendre les droits fondamentaux, œuvrent à promouvoir les intérêts des autorités.
Le plaidoyer d’Alioune Tine en faveur d’un renouveau de la flexibilité et du dialogue entre le gouvernement, l’opposition et la société civile est d’une pertinence indéniable. La philosophie du roseau, qui plie mais ne rompt pas, pourrait être la clé pour surmonter les défis actuels. Les compromis découlant de palabres africaines sincères pourraient instaurer un consensus national nécessaire à des élections transparentes, crédibles et inclusives.
Les inquiétudes soulevées concernant les entraves à la campagne électorale de l’opposition et les atteintes à la liberté d’expression exigent une réponse immédiate. La démocratie prospère lorsque la diversité d’opinions est respectée, que chaque candidat peut circuler librement et que la société civile peut exercer son rôle critique sans crainte de répercussions.
Par ailleurs, la menace qui plane sur l’éducation supérieure au Sénégal est une alerte sérieuse. La privatisation progressive de l’enseignement supérieur risque de compromettre la méritocratie qui a permis l’émergence de leaders formés par l’école publique. La fermeture de l’université pour des raisons politiques ajoute une dimension inquiétante à cette problématique.
Il est temps que le président Macky Sall considère la richesse de la diversité d’opinions comme un atout et non une menace. En embrassant la flexibilité et en favorisant un dialogue constructif, le Sénégal peut naviguer à travers les défis actuels et renforcer sa réputation en tant que phare de démocratie en Afrique. Les générations futures méritent un Sénégal où la voix de chaque citoyen compte, où l’éducation demeure un pilier de la méritocratie, et où le roseau continue de plier sans rompre.