L’affaire entourant la mort de François Mankabou, décédé dans des circonstances encore floues après son arrestation, continue de soulever des interrogations majeures sur les pratiques policières et judiciaires au Sénégal.
Dans une déclaration empreinte de gravité, Me Patrick Kabou, avocat de la famille du défunt, dénonce une « théâtralisation soudaine de la procédure » qu’il juge contraire à la rigueur attendue dans une enquête de cette ampleur. « Mon cabinet attend que viennent enfin le sérieux et la rigueur », déclare-t-il, avant de dresser la liste des pièces toujours manquantes dans le dossier.
Parmi les éléments revendiqués par la défense :
- L’intégralité des vidéos du transfert et des évacuations successives de Mankabou entre le Commissariat central et l’hôpital principal.
- Le vrai motif de son arrestation, que Me Kabou soupçonne lié à un différend politique autour d’objets personnels.
- L’audition de témoins clés, notamment des personnes également placées en garde à vue.
Plus inquiétant encore, une plainte pour cybercriminalité déposée deux ans auparavant semble avoir été ignorée. Elle vise un individu qui aurait pisté Mankabou avant son arrestation, et qui aurait contacté ses proches en se faisant passer pour un ambulancier afin d’annoncer prématurément son décès.
« Tout est déjà documenté dans cette plainte : numéro de téléphone, identité, coordonnées. Nous avons mâché le travail aux enquêteurs », affirme Me Kabou.
Face à des vidéos tronquées et une version des faits jugée partiale, la défense affirme disposer du témoignage détaillé de Mankabou lui-même, avec des noms, prénoms et grades précis. Une contradiction qui remet en question l’intégrité des preuves présentées.
Le ton monte : « Accuser à tort un homme, l’accabler en détention et, pire encore, le lyncher après sa mort, c’est de la lâcheté », conclut Me Kabou, appelant à une justice équitable et à un respect posthume de la mémoire du défunt