Pour éviter d’être inclus sur la liste des pays visés par l’expansion du travel ban américain, le Sénégal devra répondre, dans un délai de 60 jours, aux exigences fixées par le Département d’État des États-Unis, selon un mémo cité par The Washington Post. L’objectif est clair : éviter que le Sénégal ne figure sur cette liste noire et préserver ainsi la liberté de déplacement de ses ressortissants.
Dans ce cadre, il est essentiel de comprendre les attentes des autorités américaines. Celles-ci imposent généralement des restrictions aux pays qui ne répondent pas à certains critères de sécurité et de coopération en matière migratoire. Les points sensibles concernent notamment le partage insuffisant d’informations sur les voyageurs avec les agences américaines telles qu’Interpol, le FBI ou le Département de la Sécurité intérieure (Homeland Security). D’autres aspects comme la faiblesse des dispositifs de délivrance de passeports sécurisés, le manque de rigueur dans les contrôles aux frontières, ou encore le refus — ou la lenteur — à reprendre les ressortissants expulsés des États-Unis, peuvent également entraîner des sanctions.
Pour répondre à ces exigences, plusieurs mesures concrètes doivent être prises par les autorités sénégalaises. Sur le plan sécuritaire, il s’agit de renforcer la coopération avec les États-Unis en partageant systématiquement les données biométriques (empreintes digitales, photos, identifiants numériques) des personnes suspectées de terrorisme ou de crimes graves. Le Sénégal pourrait aussi formaliser ou approfondir des accords bilatéraux avec des agences américaines comme le DHS ou le FBI.
Un autre axe d’action porte sur la fiabilité des documents de voyage. Il faudra améliorer la qualité et la sécurité des passeports biométriques et instaurer des procédures plus strictes de vérification d’identité lors de leur délivrance. En parallèle, une collaboration efficace doit être engagée concernant le retour des ressortissants sénégalais en situation irrégulière aux États-Unis. Cela implique une meilleure réactivité pour fournir des laissez-passer consulaires et un effort pour faciliter leur identification et leur réintégration.
Sur le plan diplomatique, le Sénégal devra adopter une approche proactive et discrète. Cela peut passer par un renforcement du rôle de son ambassade à Washington, du lobbying ciblé, et par des échanges directs avec le Département d’État afin de démontrer sa volonté de coopération. Une demande de clarification formelle des attentes américaines pourrait également être formulée.
Enfin, il est important de miser sur la transparence et la communication. Le gouvernement sénégalais devra informer les citoyens, en particulier la diaspora, des démarches entreprises pour éviter le travel ban. Les consulats sénégalais aux États-Unis auront aussi un rôle important à jouer dans l’écoute et le soutien aux ressortissants concernés.
En résumé, le Sénégal doit démontrer qu’il est un partenaire fiable, sûr et coopératif sur les questions de sécurité, d’immigration et d’identification. Cela nécessitera des réformes administratives rapides, une coopération technique active avec les agences américaines, ainsi qu’une mobilisation diplomatique à haut niveau pour préserver sa réputation internationale et les intérêts de ses ressortissants.