L’avocat franco-espagnol Juan Branco a comparu, ce mercredi 15 octobre 2025, devant le barreau de Paris, dans le cadre d’une procédure disciplinaire engagée à son encontre. Une audience très suivie, marquée par la présence de quinze avocats venus de différents pays, mobilisés en signe de solidarité. Parmi eux, le défenseur comorien Me Saïd Larifou, connu pour ses prises de position courageuses, a pris part activement à la défense de son confrère.
Dès l’ouverture de la séance, l’atmosphère était chargée d’émotion et de tension. Les avocats venus soutenir Juan Branco ont dénoncé, d’une même voix, ce qu’ils considèrent comme une atteinte grave à la liberté d’expression et à l’indépendance de la profession. Sur sa page Facebook, Me Branco avait d’ailleurs annoncé la couleur : il s’agissait, selon lui, de « faire honte au barreau de Paris, au ministre de la Justice et aux plus hautes autorités judiciaires qui auront cherché à nous éliminer ».
Lors de son intervention, Me Saïd Larifou a rappelé avoir travaillé avec Juan Branco dans le dossier du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, saluant en lui un avocat brillant et profondément attaché aux principes de justice. Il a appelé à plus de retenue et de respect de la déontologie, rappelant qu’« il n’existe pas de barreau sans éthique ». S’adressant à l’autorité des poursuites, il a estimé qu’une telle attitude ne permettait pas de demander une sanction contre Me Branco. Ces propos, empreints de fermeté, ont été accueillis par les applaudissements nourris du public.
Me Larifou a dénoncé la haine manifeste qui transparaissait dans la conduite de la procédure et affirmé que cette posture disqualifiait ses auteurs. Sous les rires de l’assistance, il a ajouté que « la plupart des avocats de la défense présents ont déjà fait l’objet de procédures disciplinaires », non sans ironie, avant de saluer « leur spécialité » dans la défense des causes sensibles.
L’avocat comorien a ensuite salué la pertinence de la plaidoirie de leur consœur, qui a, selon lui, « réduit en miettes toutes les charges » retenues contre leur client. Il a insisté sur la nécessité de ne pas « tuer la profession d’avocat », avant de s’adresser directement à Juan Branco : « Tu es avocat dans l’âme, ne l’oublie jamais », a-t-il lancé dans un ton fraternel qui a suscité des sourires dans la salle.
À la sortie de l’audience, Juan Branco a tenu à exprimer sa gratitude envers ses confrères. « Les robes noires et des citoyens français se sont réunis pour défendre des principes et tenter d’abattre une machination parmi trop d’autres », a-t-il déclaré, la voix chargée d’émotion. Il a salué le courage de ceux qui l’ont soutenu, rappelant qu’ils ont, pour beaucoup, défendu des hommes et des femmes morts pour leur liberté.
« Mon honneur et mon bonheur est d’appartenir à votre peuple », a-t-il conclu sous une salve d’applaudissements nourris.
La délibération a été fixée au 10 décembre 2025, mais l’audience de ce mercredi restera marquée par la force des interventions et la solidarité exprimée autour d’un confrère en difficulté. Une journée qui aura illustré, une fois encore, la résilience de la robe noire face aux pressions.