La démocratie, souvent considérée comme le joyau des sociétés modernes, repose en grande partie sur la sincérité et la transparence des élections. Au Sénégal, ces principes semblent être mis à l’épreuve, mettant en lumière les préoccupations croissantes liées à la Direction générale des élections (DGE) et son influence sur le processus électoral, en particulier par rapport à la Commission électorale nationale autonome (Cena).
Lorsqu’en 1997, la création de l’Onel, prédécesseur de la Cena, a été acceptée, les attentes étaient élevées quant à son rôle crucial dans la gestion impartiale des élections. Cependant, les événements qui ont suivi, notamment la mise en place de la DGE en 1998 sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, ont semé le doute quant à la réelle autonomie de la Cena.
Abdou Diouf, en nommant un proche collaborateur, Cheikh Guèye, à la tête de la DGE, a doté cette entité de moyens et de pouvoirs de coercition, réduisant ainsi l’influence de la Cena dans la conduite des opérations électorales. Cette rivalité apparente entre la Cena et la DGE soulève des questions fondamentales sur la crédibilité du processus électoral sénégalais.
Malgré son pouvoir coercitif, la Cena se trouve obstruée par la DGE, compromettant ainsi son efficacité. La nécessité d’une réforme électorale devient criante, car tant que la DGE subsiste avec ses pouvoirs étendus, elle continuera à limiter la capacité de la Cena à agir de manière indépendante.
La récente attitude de la DGE, illustrée par son refus systématique de fournir des fiches de parrainage à des candidats tels que Sonko, soulève des inquiétudes légitimes quant à la partialité de cette institution. Si de telles pratiques perdurent sans contestation, le risque de manipulation des élections à des fins politiques devient une menace sérieuse.
Le Conseil constitutionnel, en tant que garant de la constitutionnalité des lois et règlements, doit examiner de près ces développements inquiétants. Les jurisprudences antérieures et la communauté juridique doivent s’unir pour faire front aux atteintes potentielles à l’intégrité du processus électoral.
En conclusion, la nécessité de repenser le rôle et les pouvoirs de la DGE se fait pressante.
Le Sénégal doit s’engager dans des réformes sérieuses pour garantir un processus électoral transparent, impartial et véritablement démocratique. La crédibilité de la démocratie sénégalaise dépend de la capacité du pays à surmonter ces défis et à rétablir la confiance du peuple dans le processus électoral.