Abdou Diallo justifie sa signature au Qatar et évoque « la peur de la pauvreté »
Transféré à Al-Arabi au Qatar en provenance du PSG cet été, le défenseur sénégalais…
Transféré à Al-Arabi au Qatar en provenance du PSG cet été, le défenseur sénégalais Abdou Diallo explique pourquoi il a quitté l’Europe. S’il concède que ce n’était « pas du tout le projet du début de mercato », il évoque des raisons familiales et financières.
Son départ du PSG et de l’Europe avait de quoi interroger, à 27 ans. Le défenseur sénégalais Abdou Diallo s’est envolé pour le Qatar et Al-Arabi cet été, contre un chèque de 15 millions d’euros et pour quatre saisons. Un transfert arrivé au lendemain d’un prêt non-concluant à Leipzig (8 titularisations toutes compétitions confondues) et alors qu’il avait rejoint le loft parisien.
« Ce n’était pas du tout le projet du début de mercato, reconnaît-il dans le poadcast ASAC. Je m’étais mis comme priorité de continuer en Europe dans les cinq grands championnats même si je pense qu’en Allemagne j’avais fait le tour. (…) En France, je ne me voyais pas aller ailleurs qu’à Paris. J’ai eu quelques approches qui étaient intéressantes ».
« Le football a été mon échappatoire, mon ascenseur social et mon opportunité pour améliorer mon train de vie » »Le Qatar s’est présenté comme un cheveu sur la soupe, je ne m’étais pas du tout projeté là-bas », poursuit-il, avant de confier que la venue de son frère Ibrahima au Qatar, à Al-Duhail, n’est pas étrangère à sa décision. « Mon petit frère avait signé là-bas un mois plus tôt, c’est un sacré argument en plus, affirme-t-il. L’année dernière, je ne l’ai pas vu du tout. Ça change la vie. Il y a des choses qui sont plus importantes que le football dans la vie, il faut dire la vérité. Je suis très content d’avoir ce rapprochement familial ».
Abdou Diallo évoque ensuite la nécessité de conserver une très bonne situation financière en raison de l’absence de plan B dans sa carrière professionnelle. « Beaucoup de joueurs vont se reconnaître, mais j’ai joué avec la peur de la pauvreté, de la blessure, de ne pas y arriver, de ne pas améliorer les conditions de vie de ma famille, parce que le football a été mon échappatoire, mon ascenseur social et mon opportunité pour améliorer mon train de vie, témoigne-t-il. Mais quand tu as un seul moyen (de s’élever socialement), ça tient à peu de choses. »
« Moi, je suis le premier garçon, issu d’une famille avec des parents divorcés, et dans notre culture c’est important, ajoute le défenseur central. J’ai une place, j’ai un rang à tenir et j’ai des responsabilités. Pendant longtemps, j’ai joué avec cette peur-là. Ce n’est pas le jeu en lui-même qui me fait peur, c’est l’enjeu ».
« Je ne peux pas être dans l’égoïsme et ne penser qu’à ma tronche et à mon plaisir »Pour lui, la pression sociale qui repose sur ses épaules le pousse également à assurer ses arrières. « Quand tu pars d’en bas, si tu restes en bas, entre guillemets, tu n’as rien à perdre, estime Diallo. Et quand tu passes de cette situation à une situation où j’ai un truc à aller chercher (…), je ne peux pas être dans l’égoïsme et ne penser qu’à ma tronche et à mon plaisir. Ce n’est pas comme ça la vie. Tu peux être dans un truc où tu joues le cul serré avec la peur de ne pas y arriver, de voir affronter le regard des autres, trouver une autre solution alors que tu en as pas ».